Lil Peep

Le précurseur de l’emo-rap

Gustav Elijah Åhr, plus connu sous le nom d’artiste Lil Peep, est né le 1er novembre 1996 dans l’Etat de Pennsylvanie. S’il est élevé par des parents enseignants, le jeune garçon ne se destine pas pour autant à poursuivre des études supérieures. Il fait même souvent l’école buissonnière. Lui, sa passion, c’est la musique. Bien décidé à en vivre, Lil Peep poste régulièrement ses morceaux sur YouTube ou SoundCloud. En 2016, ses titres « Veins », « Crybaby » et « Hellboy » connaissent déjà un large succès, mais il lui faudra attendre l’année suivante et la publication des clips de « Benz Truck » et « Awful Things » pour que son talent éclate véritablement aux yeux du grand public.

La critique l’encense et lui décerne le titre de prodige de l’emo-rap, un courant musical alors en pleine expansion aux Etats-Unis. Longtemps trusté par les rockeurs, le phénomène « emo » pour « emotional » a, en effet, trouvé un second souffle dans l’univers du rap américain. Lil Peep est alors considéré comme son porte-drapeau.

Un artiste anticonformiste

En rappeur digne de ce nom, Lil Peep affiche tous les emblèmes du genre. Il se fait tatouer sur tout le corps, affiche un big « Daddy » sur la poitrine, un gigantesque « A » pour Anarchie sur la joue et n’hésite pas non plus à conduire de grosses jeeps ultra-clinquantes dans ses clips.

Le chanteur proclame sa différence en teignant sa chevelure de couleurs criardes et flashy, en criant sa bisexualité au monde entier et en cherchant à déstabiliser les critiques musicales qui n’arrivent pas à le catégoriser. Un temps comparé à Marilyn Manson. Un autre, à Kurt Cobain. L’artiste déroute autant qu’il fascine. C’est un inclassable, mais aussi un écorché vif qui ne parviendra pas à éviter les pièges de la drogue. Certains de ces titres en font même quasiment l’apologie. Ses fans s’inquiètent d’autant plus que l’artiste poste régulièrement des clichés de ses excès sur les réseaux sociaux.

La sortie du premier album

L’année 2017 marque un tournant dans la carrière naissante du jeune rappeur. Après plusieurs mixtapes et EP, Lil Peep sort un premier album intitulé « Come Over When You’re Sober ». Au menu : des titres apathiques rehaussés de beats tranchants et d’instrumentaux « homemade » plutôt que samplés.

Salué par la critique, l’album donne une nouvelle aura à Lil Peep. Son talent ne se borne plus seulement aux seules frontières du continent nord-américain. L’Europe, aussi, s’éprend du rappeur et se laisse séduire par son avant-gardisme que certains n’hésitent plus à qualifier de génie, quand d’autres, en revanche, l’accusent d’usurpation. Quoi qu’il en soit, Lil Peep ne laisse pas indifférent. Et c’est ce qu’il veut. Créer une réaction.

Une œuvre posthume

C’est le 15 novembre 2017 que la triste nouvelle est tombée : le rappeur américain Lil Peep a été retrouvé inanimé dans le bus de sa tournée. La cause de son décès : une overdose probablement consécutive à une prise de Xanax et de fentanyl. Si les fans sont inconsolables, ils n’en sont pas moins peu surpris par l’annonce, car l’artiste ne cachait pas sa dépendance aux substances stupéfiantes. Un mois après sa mort, ses proches publient le titre « Spotlight ». Il sera suivi de plusieurs autres morceaux, dont un (« Falling Down ») en featuring avec le rappeur assassiné XXXTentacion.

Un second album posthume

Les titres posthumes de Lil Peep continuent à être dévoilés au public durant l’année 2018 : «Sunlight On Your Skin» en featuring avec ILoveMakonnen en septembre, «Runaway» en novembre (le jour de son anniversaire) puis «Life Is Beautiful» le même mois. Le 9 novembre, une très belle surprise est faite aux fans avec la sortie du second album de Lil Peep. «Come Over When You’re Sober, Pt. 2 (COWYS2)» est un CD posthume qui réunit tous les titres enregistrés par le rappeur avant sa mort.